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Ondine Peyron

- Article Femme Actuelle - Pourquoi le temps semble-t-il passer plus vite à mesure que nous vieilli


Votre été est encore passé à la vitesse de l’éclair ? Le nôtre aussi. Il semble qu’il y ait plusieurs explications à cela. Éclairage avec une psychologue et thérapeute en analyse transactionnelle.

Comment se fait-il que le temps passe si vite ? Freud, Albert Einstein et plus récemment Albert Moukheiber, docteur en neurosciences et psychologue clinicien ou Jacques Press, psychanalyste et psychosomaticien, tout le monde a sa petite théorie sur le temps qui passe. Et sur notre perception du temps qui passe. Alors à l’aube de la rentrée, et alors que notre cerveau semble à peine avoir dit adieu aux premières raclettes de janvier, on fait le point. Ondine Peyron, psychologue et thérapeute en analyse transactionnelle (1), nous y aide.

Une question d’âge

Première théorie, celle de Freud, qui oppose conscient et inconscient. Ondine Peyron nous explique : "Dès sa naissance, l’individu va développer son appareil psychique et être amené à traiter de nombreuses informations et sollicitations différentes, à la fois consciemment et inconsciemment". Et si, dans un premier temps, notre cerveau va utiliser de l’énergie pour traiter et trier toutes ces informations, par la suite, il va les intégrer (dans son inconscient) et ainsi les traiter beaucoup plus rapidement. Exemple concret ? "Lorsque l’on prend un chemin pour la première fois, on est attentif à chaque détail de celui-ci. Lorsque l’on fait le trajet retour, on y est bien moins vigilant, puisqu’on le connaît déjà". Autres exemples significatifs : le premier jour d’école, les premières vacances, le premier baiser. C’est là toute la théorie. Plus on avance dans le temps et plus on a assimilé de choses. Donc, plus le temps passe vite.

Coupable, la routine ?

"C’est pareil, décrit la psychologue. Si on fait la même chose chaque jour et que l’on n'est pas stimulé par divers sentiments (joie, plaisir, peur, etc...), le cerveau n’aura plus d’effort à faire pour créer de nouvelles connexions et perdra ses marqueurs temporels. Il risque alors d’avoir l’impression que le temps passe plus vite". Raison pour laquelle les personnes ayant une routine répétitive ont la sensation que le temps défile sans vraiment voir les journées passer. Bien que le raisonnement inverse se confirme aussi. Lorsque l’on fait beaucoup de choses, les minutes et les heures semblent également défiler. "Le cerveau va alors accumuler plus d’informations et plus d’éléments marquants, ce qui va lui donner la sensation de se 'couper du monde extérieur'", mais également que le temps passe plus vite. D'où la sensation que l’été ait filé à la vitesse de l’éclair.

Notre état d’esprit de l’instant

Autre élément qui induit parfois en erreur notre rapport au temps : notre état d’esprit. "De base, l’humain est fainéant, rapporte la professionnelle. S’il ne fait pas d’effort pour être créatif ou récréatif, il va donc rapidement s’embourber dans cette routine, dans cette zone de confort qui va elle aussi influer sur notre perception du temps qui passe", décrit la thérapeute en analyse transactionnelle. De même, lorsqu’il est concentré par exemple, son rapport au temps peut-être modifié. – Et effectivement, si vous me voyiez actuellement en train de rédiger cet article : c’est bien simple, les heures défilent... – .

Idem lorsque notre système interne est stimulé par un sentiment profond. Concrètement, "lorsqu’un scorpion apparaît de sous votre lit, vous êtes effrayé, chaque seconde devient comptée et vous semble durer des heures. À l’inverse, si au détour d’une rue vous êtes frappé par un coup de foudre, vous aurez la sensation que le temps s’arrête", développe la spécialiste. Question d’état d’esprit. Et de relativité.

Albert Einstein disait : "Placez votre main sur une poêle une minute et ça vous semble durer une heure. Asseyez-vous auprès d’une jolie fille une heure et ça vous semble durer une minute. C’est ça, la relativité.”

Last but not least, le stress et la fatigue.

"Sécrété en trop grande quantité, le cortisol ou l’hormone du stress vient perturber notre organisme de manière globale. Il semble donc logique qu’un fort stress, vienne aussi perturber notre horloge interne et notre chronoception", révèle-t-elle. Même son de cloche en ce qui concerne la fatigue.

(1) Ondine Peyron, 34 Rue Poncelet, 75017 Paris. Tél. : 06 67 60 28 99.


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